Les États-Unis et le Japon veulent un système de défense antimissile pour intercepter les armes hypersoniques

Par: Maksim Panasovskyi | 22.03.2023, 23:10
Les États-Unis et le Japon veulent un système de défense antimissile pour intercepter les armes hypersoniques

Les progrès réalisés par la Chine et la Russie en matière d'armes hypersoniques obligent les États-Unis à chercher des moyens de contrer les missiles capables d'atteindre une vitesse supérieure à Mach 5 (6 174 km/h). Le Japon pourrait aider le Pentagone dans cette tâche.

Ce que nous savons

Les États-Unis et le Japon ont commencé à étudier la possibilité de collaborer à la mise en place d'un système de défense antimissile destiné à intercepter les menaces aériennes hypersoniques. Le Pentagone a déjà entamé les premières étapes du projet, dont le produit final serait un intercepteur capable de neutraliser les menaces hypersoniques pendant la phase de vol plané.

Le vice-amiral John Hill, chef de l'agence américaine de défense antimissile (MDA), a confirmé la semaine dernière que l'organisation envisageait de collaborer avec le Japon pour travailler sur l'intercepteur en phase de vol plané (GPI). À l'heure actuelle, le développement de l'intercepteur est l'une des principales priorités de l'agence.

Le Japon et les États-Unis travaillent avec succès sur le Standard Missile 3 Block IIA. Les spécialistes du pays du Soleil-Levant sont responsables de la construction des deuxième et troisième étages du missile. Il est possible que le Japon joue un rôle plus important dans le nouveau projet.

Cependant, le travail est compliqué par le fait que Northrop Grumman et Raytheon sont en concurrence pour le droit de construire le GPI. L'été dernier, ces deux entreprises ont obtenu de nouveaux contrats pour développer des intercepteurs d'armes hypersoniques. Cela signifie que le Japon doit s'enregistrer pour deux modèles différents, sachant à l'avance que l'un d'entre eux sera mis au rebut.

La neutralisation des armes hypersoniques en phase de vol plané est un problème technique complexe. En effet, ces missiles peuvent se déplacer à une vitesse cinq fois supérieure à celle du son (343 m/s). De plus, ils peuvent manœuvrer en vol, ce qui crée des difficultés supplémentaires pour prédire la trajectoire du missile.

Le MDA en est aux premières étapes du développement du GPI. L'agence a demandé 209 millions de dollars pour l'année fiscale 2024 afin de financer le projet. L'intercepteur d'armes hypersoniques devrait être prêt au début des années 2030. Le GPI sera conçu pour s'adapter aux destroyers de la marine américaine équipés du système de défense antimissile Aegis.

Source : Defence News