La Chine construit secrètement le premier porte-avions pour drones au monde (photo satellite)
Un chantier naval chinois situé sur le fleuve Yangtze, loin des principaux chantiers de Shanghai, a vu naître un nouveau porte-avions. Il s'agit du quatrième navire de cette classe en Chine, dont l'existence a été cachée au grand public. Seule la Chine peut construire un tel porte-avions dans un secret relatif, rapporte Naval News. La rédaction de gg vous livre les principales informations sur le nouveau porte-avions chinois.
Un mystérieux porte-avions pour drones
Le monde entier connaît les trois premiers porte-avions chinois, dont le plus grand et le plus performant, le Fujian Type 003, fait actuellement l'objet d'essais en mer. Cependant, ce nouveau navire est très différent : il a une coque de catamaran et un pont d'envol bas, ce qui signifie des capacités de vol limitées. Mais ce n'est pas sa taille qui le rend intéressant, c'est son objectif : il s'agit du premier porte-avions au monde conçu pour les drones.
Il est plus petit que les porte-avions classiques, avec un pont trois fois moins long et deux fois moins large que les superporteurs des marines américaine et chinoise. À titre de comparaison, il est légèrement plus court mais plus large que les porte-avions d'escorte de la Seconde Guerre mondiale. Il pourrait utiliser des aéronefs à voilure fixe, mais son pont droit serait anachronique et empêcherait les avions de décoller et d'atterrir simultanément. En outre, il n'y a pas de hangar à avions traditionnel connu, de sorte que le nombre d'avions serait considérablement limité. En revanche, l'idée d'un porte-drones n'est pas dénuée de sens.
Le porte-drones non identifié (A) est plus long mais plus étroit que les deux navires de base (C, D) construits dans le même chantier naval. Il y a également plusieurs barges cibles de haute technologie (B, F), dont une qui imite un porte-avions (E). Illustration : Naval News
Analyse du navire
À première vue, il est évident qu'il s'agit d'une sorte de porte-avions. Il possède une piste d'atterrissage prononcée sur le côté bâbord et une superstructure en forme d'île sur le côté tribord. La coque est un catamaran très espacé. Bien que les catamarans figurent souvent dans les concepts de porte-avions en raison de leur grande surface de pont, personne n'en a jamais construit. De plus, l'analyse des images satellites montre que le cockpit est très bas. Il est peu probable qu'il y ait un hangar sous le pont d'envol. Et s'il y en a un, il est très bas de plafond. Par conséquent, il ne semble pas avoir été conçu pour supporter des vols de longue durée ou des opérations militaires de grande envergure.
Le cockpit est suffisamment large pour permettre de piloter confortablement des avions ou des drones d'une envergure d'environ 20 mètres, comme l'équivalent chinois du drone américain Predator. Toutefois, la simple présence d'une piste indique que les avions ont l'intention d'y atterrir. Une catapulte ou un rail de lancement sous une forme ou une autre suffirait à lancer un drone.
Scénarios potentiels d'utilisation du porte-avions
Dans le cadre de son programme d'essais d'armes, la Chine a mis en place un vaste programme visant à simuler des navires de guerre occidentaux et occidentaux. Ses missiles balistiques antinavires sont testés sur des modèles grandeur nature de porte-avions de la marine américaine. Le chantier naval Jiangsu Dayang Marine, où le navire est construit, a déjà construit des navires cibles simulés pour des adversaires militaires potentiels. Ce chantier naval a déjà construit plusieurs barges cibles de haute technologie et deux grands porte-drones. Tous ces navires jouent le rôle de forces d'opposition lors d'exercices militaires. Ce rôle est connu sous le nom de "force bleue électronique". Il est donc possible que ce navire soit également conçu pour soutenir cette mission et soit utilisé comme navire ennemi.
Si le nouveau navire est conçu pour soutenir de grands drones à voilure fixe en mer, comme sa conception le suggère, la question se pose de savoir qui ou quoi il simulera. Comme indiqué, il s'agit du premier porte-drones maritime au monde, et il ne peut donc pas imiter un navire occidental connu. La deuxième hypothèse est qu'il s'agit d'une sorte de plateforme expérimentale qui testera et développera les opérations de drones en mer.