Le télescope James Webb peut suivre des cibles qui se déplacent à plus de 100 msec, soit 223 % plus vite que prévu.

Par: Maksim Panasovskiy | 09.02.2023, 16:50
Le télescope James Webb peut suivre des cibles qui se déplacent à plus de 100 msec, soit 223 % plus vite que prévu.

L'observatoire spatial James Webb a prouvé sa capacité à observer des objets spatiaux à une vitesse trois fois supérieure à leur vitesse de poursuite maximale. La collision de la sonde DART avec un astéroïde l'année dernière a contribué à le prouver.

Voici ce que nous savons

James Webb a vu l'engin spatial percuter l'astéroïde afin de modifier la trajectoire de ce dernier. Le télescope n'était pas censé être capable de suivre des objets ayant une vitesse angulaire aussi élevée. Mais il s'est avéré qu'il le pouvait.

Le télescope spatial est équipé d'un capteur de guidage fin (FGS) à cet effet. Il capture une étoile stationnaire et la déplace à une vitesse qui correspond à celle de l'objet suivi. Ce processus est exécuté jusqu'à ce que l'étoile disparaisse du champ de vision du capteur. Cela se produit rapidement, ce qui rend l'observation très difficile.

"Sur le papier", James Webb peut suivre des cibles qui se déplacent à la vitesse angulaire de Mars - 30 ms/s (millisecondes angulaires par seconde). Cependant, grâce à des expériences, les scientifiques ont prouvé que le télescope peut observer des objets qui se déplacent à des vitesses allant jusqu'à 67 millisecondes par seconde.

Mais cela n'a pas suffi pour enregistrer la collision d'un DART avec un astéroïde. Pour suivre un crash spatial, il fallait franchir la barre à 100 msec/s (360 min/h). Pour tester le système, les scientifiques ont d'abord utilisé un simulateur, puis ont testé les capacités du télescope sur l'astéroïde 2010 DF1. Le James Webb a ainsi réussi à atteindre des vitesses de 324 et 396 min/h.

Malgré ce succès, les scientifiques ne prévoient pas d'utiliser l'observatoire spatial dans ce mode. James Webb suivra les objets à une vitesse angulaire maximale de 75 millisecondes par seconde, avec la possibilité de la porter à 100 millisecondes par seconde.

Source : NASA