Une affaire du siècle sans signature : Nvidia a reconnu que son contrat de 100 milliards de dollars avec OpenAI est toujours « en l'air »
Nvidia a soudainement reconnu que son accord retentissant avec OpenAI — celui que l'on qualifiait de « plus grand projet d'infrastructure de l'histoire de l'IA » — n'est toujours pas juridiquement formalisé. Malgré les déclarations sur les plans de déployer jusqu'à 10 gigawatts de capacités et d'investir jusqu'à 100 milliards de dollars, les parties en sont encore au stade de la lettre d'intention.
Une méga-affaire qui reste à l'arrêt
C'est ce qu'a expliqué aux investisseurs la directrice financière de Nvidia, Colette Kress, lors de la conférence UBS Global Technology and AI. Selon elle, « l'accord final n'a pas encore été conclu », ce qui signifie que le projet lui-même n'est formellement pas considéré comme garanti. Cela contraste fortement avec les déclarations de septembre, lorsque l'affaire était présentée comme presque conclue, provoquant une flambée des actions de Nvidia et une vague d'optimisme sur le marché de l'infrastructure IA.
Énergie, centres de données et risque de « bulle » sur le marché de l'IA
Les raisons du ralentissement sont en partie reflétées dans le dernier rapport de Nvidia aux régulateurs. L'entreprise déclare explicitement qu'elle ne peut garantir la conclusion de l'accord — que ce soit avec OpenAI, Anthropic ou Intel. Le document énumère les risques : manque de disponibilité énergétique et de capacités pour les centres de données, difficultés de financement, ainsi que des commandes de puces à long terme difficiles à annuler. Si les partenaires prennent du retard, Nvidia risque une surproduction et des pertes.
Il y a aussi un facteur technologique : le passage à un cycle annuel des architectures — de Hopper à Blackwell et Vera Rubin — rend la prévision de la demande encore plus complexe. L'entreprise reconnaît honnêtement que les mises à jour rapides peuvent diminuer l'intérêt pour la génération actuelle, augmentant le risque de « surchauffe » du marché.
Nvidia assure : le leadership n'est pas menacé
Néanmoins, Nvidia souligne que le partenariat avec OpenAI reste « très fort », et qu'OpenAI continue d'acheter du matériel via des partenaires cloud. Une éventuelle affaire directe est toujours en discussion, mais elle n'affecte pas pour l'instant les prévisions de Nvidia pour 2025–2026.
Face à la concurrence croissante — par exemple, les TPUs de Google — Kress est catégorique : « Absolument pas » de menace pour le leadership de Nvidia. L'entreprise continue de miser sur l'intégralité de la chaîne — du silicium à l'écosystème CUDA et aux logiciels spécialisés.
Source : Fortune
